25 octobre 2006
vilainie des transgressifs
Il y a, depuis quelques années, chez nombre de fumeurs de cigarettes le méprisable penchant à se poser en victime. Et d’accuser la « clope » de leur avoir ôté la liberté à laquelle ils renoncèrent sur bien d’autres plans. Je connais assez de fumeurs de cigarettes qui ont arrêté de fumer du jour au lendemain sans faire de simagrées, pour ne pas mépriser cette pathologie larmoyante qui supplie le maître (médecin, législateur, chef) de lui dispenser la liberté. Psychologiquement et politiquement convaincus de leur addiction et du Mal qu’ils entretiennent en eux comme un cancer, ces fumeurs honteux fument désormais en se cachant de leurs proches, de leurs collègues, de leurs supérieurs, de leurs enfants (les enfants de la TV sont de redoutables censeurs !) et d’eux-mêmes. Puis ils font des procès pour avoir fumé. Car ils fument avec mauvaise conscience et allument leur cigarette en espérant qu’on la leur interdise. Manière d’en jouir comme de la dernière, et d’un éphémère simulacre de liberté né de l’interdit convoqué. Plaisir immature d’une fumée transgressive qui alimente l’inquiétude énamourée du bâton. Les dictatures en tout genre se nourrissent de cette perversion.